
Conclusion
L'impression 3D est donc un formidable outil utilisé dans tous les domaines industriels. Nous avons vu ses possibilités d'adaptation à la médecine à travers des concepts qui paraissent futuristes comme la bio-encre imprimable en 3D à base d'hydrogels et les maillages réalisés à base d'extraits d'alginate, mais aussi des innovations plus actuelles comme la fabrication de prothèses sur mesures et la conception de modèles d'organes pour mieux exécuter les opérations chirurgicales à risques, permettant à des enfants comme Maxence et Louis de retrouver une vie normale.
L'impression 3D permet elle d'atténuer voire d'endiguer les problèmes liés à la transplantation d'organes ? Dans un futur proche, sûrement. Mais pour l'instant, les technologies de bio-impression 3D ne permettent pas la fabrication de tissus réellement viables. Les seuls "organes" imprimés à ce jour sont des tissus cartilagineux ne résistant pas à quelques points de suture.
L'impression 3D appliquée à la médecine ouvre aujourd'hui un très vaste champ des possibles, qui nous permettra peut être un jour de remplacer des organes dans de très courts délais. Mais si un jour cet objectif est atteint, il faudra mettre en place une législation qui réglemente la fabrication d'organes et détermine une source de cellules pour la production de ces organes.
Car si la tendance serait plutôt à l'utilisation des cellules souches du patient lui même, les embryons congelés issus de la Fécondation In Vitro pourraient aussi être une source de cellules souches idéale, mais non sans dangers éthiques.
En effet, pour ceux qui considèrent que la vie commence lors de la fécondation, utiliser des cellules d'embryons pour imprimer un organe en 3D reviendrait à mettre fin à la vie d'une personne pour sauver celle d'une autre.
La loi ne peut aucunement imposer des règles à des réflexions si personnelles...
Pour finir sur une note plus optimiste, il semble qu'en 2014 des chercheurs de l'université Radboud de Nimègue (Pays-Bas) aient réussi à fabriquer des cellules eucaryotes entièrement artificielles. Un pas vers la cellule souche synthétique contenant le code génétique du patient ? Sûrement. Mais le chemin est encore semé d'embûches, et il faudra de nombreux échecs pour enfin arriver à ce qui ferait se retourner Hippocrate dans sa tombe : un organe imprimé en 3D entièrement constitué de cellules artificielles contenant le code génétique du patient (et donc histocompatible) permettant à des dizaines de milliers de personnes dans le monde de vivre à nouveau normalement.